Jour 7, Beauvoir et Mont Saint Michel
Journée du Lundi 23 mai 2016
Mardi
24. Une vraie journée de mai, ce matin. Je suis installé sur une
table de pique-nique
sur la pelouse en bord de canal et je regarde
le
Couesnon s'écouler paisiblement en courant inversé. L'influence de
la marée, certainement, malgré le barrage que je vois au loin à ma
droite. Et tout au loin, majestueux le Mont Mythique.
Il fait très bon déjà avec une légère brise. Le soleil me
chauffe le dos à l'est. Je n'ai pas encore idée de mon emploi du
temps de ce jour si ce n'est de profiter de mon temps.
J'ai
déposé mes bagages à l'accueil du camping et suis libre de mes
mouvements. Je prendrai possession de mes quartiers dans
l'après-midi. Pour l'heure je vais flâner, aller au gré de mon
humeur et de mes envies.
Hier
je suis arrivé à la chambre d'hôte à minuit. Cendrillon a eu
chaud. J'étais parti de Beauvoir vers 11h30 après avoir résumé
mon périple de la veille. J'avais longé à un train de sénateur le
chemin parallèle à la rivière en prenant mon temps. De nombreux
nuages traversaient le ciel laissant de larges places aux éclaircies.
Le mont était sous l'influence de ces variations de lumière ce qui
était appréciable pour la photographie.
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Appréciable pour la photographie |
A
l'instant je jette un œil sur le Couesnon et constate que le courant
a modifié son orientation et va comme il se doit de l'amont
vers l'aval. On appelle cet état le phénomène, y'eau-y'eau. Un
jeune merle peu farouche tourne autour de la table qui me sert
d'écritoire et pique l'herbe encore toute fraîche de rosée.
Après
le barrage, j'ai cherché et surtout trouvé le chemin de randonnée
que je prendrai l'année prochaine.
Je
me suis ensuite engagé sur celui qui part vers l'est, le GR 22 qui
prend fin sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris et qui longe les prés
salés où paissaient des moutons. Le Mont projetait sa majesté sur
les alentours et nul ne pouvait l'ignorer
tant sa présence tutélaire
est
indéniable.
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Sa présence tutélaire |
Le
vent soufflait fort et frais guidant les nuages imposants qui
présidaient à l'alternance de l'ombre et de la lumière sur les
pâturages iodés. Dans cet enclos verdoyant limité par la mer, les
moutons étaient les maîtres des lieux. C'était d'une émouvante
beauté.
Je
revins sur mes pas pour arpenter de nouveau la route puis le pont dédiés au
piétons et navettes.
Le chemin fait une courbe esthétique, du barrage jusqu'à
l'esplanade qui précède l'entrée
de la ville close. Son utilisation à
l'approche du site religieux donne toute la mesure de l'événement que devait être la rencontre mystique des pèlerins venus d'Europe lorsque qu'ils abordaient le lieu, but de leur recherche spirituelle.
Il laisse le temps de s'imprégner lentement de cette fabuleuse
architecture médiévale surgit des sables et de l'esprit ingénieux
des hommes et qui se dresse vers le ciel en une gracieuse pyramide. Il
faut marcher nez en l'air, admirer les remparts massifs mais
élégants, les toits d'ardoises ou de lauzes des multiples bâtisses.
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Admirer les remparts massifs |
Contempler
les murs élancés de l'abbaye qui se dressent verticaux percés de
nombreuses ouvertures. Apprécier
les arcades et les flèches ornant
les arcs boutants et parant d'aiguilles ajourées les fenêtres du gothiques flamboyant. Et réfléchir sur la
signification spirituelle de ce doigt de pierre et d'ardoise qui part
à l'assaut du ciel portant l'archange terrassant le dragon, mais
dont l'absence momentanée semble troubler le message divin. Toute
cette magnificence
pour quelle volonté de puissance, pour quelles
fautes à
pardonner, pour quelles peurs superstitieuses ?
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Les flèches |
J'entrai
dans la cité
des Merveilles
par la porte du Roi qui
donne sur l'artère principale foyer de toutes les boutiques à
touristes dont le célèbre restaurant de la Mère Poulard. Je
la fuis
pour escalader le premier
escalier
menant vers les remparts. Ainsi commençait mon errance dans la cité
dans
laquelle je
passais plusieurs heures, sans oublier de visiter
l'abbaye, joyau du lieu saint.
Surtout,
depuis le parvis en terrasse de l'abbaye je pris le temps d'admirer
l'horizon sans fin, les méandres et les lignes abstraites que trace
le sable liquide une fois la mer retirée. Sur cette immensité à quelques encablures l'île de Tombelaine, rocher esseulé et verdoyant, jalouse le Mont Tombe.
Les
photos en diront plus long qu'une description littérale.
Un
peu lassé et fatigué d'avoir ainsi arpenté remparts, jardins,
places, cimetière, gravi et descendu les nombreux escaliers
desservant les diverses salles du monument je retournai à Beauvoir
par la navette et pedibus.
Je
m'installai dans un confortable fauteuil au salon du restaurant de la
veille et commandais une bière bien méritée.
Breuvage
doré et pétillant savouré
et dîner pris dans ce lieu chaleureux, je regagnai l'îlot pour un ultime retour afin d'y admirer le coucher de soleil. Avant sa disparition dans les profondeurs de la Manche,
arpentant les remparts est, je profitais
de l'ombre
immense que la cité monacale projetait sur l'eau de la baie et les prés salés.
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La disparition de l'astre |
Avec
ses deux aller-retour j'avais emmagasiné plus d'une douzaine de
kilomètres à pied. Du repos avant de rentrer sur Nantes qu'il
disait !
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