Jour 5, d'Antrain à Sains, kilomètre 102
Samedi 21 mai 2016, GR34
Pas de bière pour cette fin d'après-midi. Ma dernière étape bretonne se situe dans le hameau de la Touche Gilbert à une borne de Sains. Pas de troquet.
Après la douche je me suis reposé un long moment car la course fut longue. Puis je fis un tour dans le hameau constitué de magnifiques bâtisses de pierres et de granite bien entretenues. D'autres sont à l'abandon et je pense qu'elles ne trouveront plus propriétaires.
J'ai la conviction que de nombreux villages que j'ai traversés s'appauvrissent et se désertifient ; les magasins ont disparu, les devantures restent désespérément vides, les restaurants ne trouvent plus d'exploitant. Les choix économiques saignent le coeur des petits pays jusqu'à une mort irrémédiable.
J'ai la conviction que de nombreux villages que j'ai traversés s'appauvrissent et se désertifient ; les magasins ont disparu, les devantures restent désespérément vides, les restaurants ne trouvent plus d'exploitant. Les choix économiques saignent le coeur des petits pays jusqu'à une mort irrémédiable.
Revenons à l'étape du jour.
Je suis parti de bonne heure car la trajet était conséquent : 18 kms jusqu'à Pleine-Fougères auxquels il convient d'en ajouter 4,50 pour me rendre au gîte. A 8h30 pétantes le sac à dos était en place et je quittai Antrain sous un ciel gris uni mais pas trop menaçant. La petite route amenait d'abord à deux ponts enjambant le Couesnon avec, bâtie entre les deux, une ancienne meunerie à eau. C'est ce qui me fut expliqué par un homme qui accompagné de quelques comparses préparaient des stands pour une manifestation dédiée au saumon. Quelques mètres plus loin je m'engageai dans un chemin très escarpé et encaissé. A son entrée une pancarte indiquait "passage interdit" ??? Pourtant le GR passait bien là pour aboutir au village de La Fontenelle. Je supputai qu'il s'agissait du lit d'un ru à sec.
Une heure plus tard j'atteignais la forêt domaniale de Villecartier, superbe, plantée essentiellement de chênes et de hêtres.
Impression d'apaisement mêlée à cette crainte ancestrale que diffusent ces lieux mythiques et mystiques, berceaux des contes les plus effrayants, antres de petits êtres maléfiques ou bienveillants, repères de la faune sauvage et espace d'égarement et de perdition. Surtout ne pas se perdre dans le dédale de la végétation et bien suivre les balises en rouge et blanc qui marquent le chemin serpentant dans cette cathédrale aux colonnes végétales.
Cette première partie de forêt était à la fois dense et aérée, recouverte de feuilles mortes et d'odorant humus, semée parfois de pelouse verdoyante. Puis après avoir longé une route forestière elle se métamorphosait et laissait place à une zone exploitée et plus clairsemée, alternant avec des patchworks de bosquets serrés de peu de hauteur envahis de hautes herbes, de ronciers denses et de fougères imposantes.
Une fois cet espace un peu anarchique traversé j'abordai une zone à nouveau composée de hautes futaies pour rejoindre la colonne des Chouans.
Passé la route de la Mailleterie se dresse un hêtre remarquable de 40 mètres de haut, 2,5 de circonférence et âgé de 150 ans. Je reste toujours étrangement béat face à ces arbres qui nous dominent, nous dépassent, nous montrent leur beauté simple. Tellement que je ne l'ai pas photographié. Pfff ! Avant d'atteindre l'étang recouvert de nénuphars je croisai le premier humain depuis la meunerie. La forêt s'avérait plus riche en arbres qu'en quidams et c'était tant mieux.
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Un chemin très escarpé |
Une heure plus tard j'atteignais la forêt domaniale de Villecartier, superbe, plantée essentiellement de chênes et de hêtres.
Impression d'apaisement mêlée à cette crainte ancestrale que diffusent ces lieux mythiques et mystiques, berceaux des contes les plus effrayants, antres de petits êtres maléfiques ou bienveillants, repères de la faune sauvage et espace d'égarement et de perdition. Surtout ne pas se perdre dans le dédale de la végétation et bien suivre les balises en rouge et blanc qui marquent le chemin serpentant dans cette cathédrale aux colonnes végétales.
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Suivre les balises |
Cette première partie de forêt était à la fois dense et aérée, recouverte de feuilles mortes et d'odorant humus, semée parfois de pelouse verdoyante. Puis après avoir longé une route forestière elle se métamorphosait et laissait place à une zone exploitée et plus clairsemée, alternant avec des patchworks de bosquets serrés de peu de hauteur envahis de hautes herbes, de ronciers denses et de fougères imposantes.
Une fois cet espace un peu anarchique traversé j'abordai une zone à nouveau composée de hautes futaies pour rejoindre la colonne des Chouans.
Passé la route de la Mailleterie se dresse un hêtre remarquable de 40 mètres de haut, 2,5 de circonférence et âgé de 150 ans. Je reste toujours étrangement béat face à ces arbres qui nous dominent, nous dépassent, nous montrent leur beauté simple. Tellement que je ne l'ai pas photographié. Pfff ! Avant d'atteindre l'étang recouvert de nénuphars je croisai le premier humain depuis la meunerie. La forêt s'avérait plus riche en arbres qu'en quidams et c'était tant mieux.
Je fis une halte en savourant un pain au chocolat. je m'attardai à faire quelques photos du plan d'eau et repris ma course pour 1/4 d'heure plus tard sortir de la zone verte de la carte IGN avec un dernier regard sur les géants de bois. Je reprenais ainsi les sentiers creux, les petites routes et les chemins caillouteux ou herbeux traversant la campagne bretonne.
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Un dernier regard |
Cahin-caha, un peu fourbu, j'abordai Pleine-Fougères et après un passage à niveau je trouvai un resto bien venu. Il était bondé mais j'y trouvai une place pour déguster un steak frites salade accompagné d'un 1/4 de rouge. Plaisir simple.
J'étais fin prêt pour une rapide visite du bourg, faire quelques emplettes pour le soir et entamer ma dernière heure de route jusqu'à la Touche Gilbert.
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