Jour 4 de Chauvigné à Antrain, kilomètre 80

Vendredi 20 mai 2016 

La Ferme de la Maison Neuve est un lieu assez exceptionnel. il s'agit d'un ancien corps de ferme qui autrefois dépendait du château de Chauvigné, toujours occupé. Elle regroupe des chambres d'hôte, des gîtes de groupe et individuels, un camping. L'accueil y fut excellent et le dîner fut digne de bien des restaurants ; au menu une soupe d'ortie (hummm) ou une terrine (wouah). La patronne m'avait à la bonne car devant mon hésitation elle me proposa les deux. Toujours le charme (très discret) de la soixantaine approchante. Le plat principal était une côte de porc fondante à la crème assortie de pommes de terre rissolées. En dessert une charlotte aux framboises. Plusieurs tables étaient dressées pour accueillir une dizaine de convives. L'ambiance était bon enfant si bien que deux couples ont palabré de table à table tout au long du repas qui était servi par Luc le conjoint de Marie-Armelle, elle-même aux fourneaux.
Ce matin, le maître des lieux a proposé de me préparer un pique-nique car le village était dépourvu d'épicerie, tout au moins jusqu'au lendemain, jour de l'inauguration d'une épicerie associative, "Emplette et Causette".
J'ai quitté la Ferme alors que la bruine avait cessée. Le premier chemin herbeux et gorgé d'eau a suffi au bout d'un quart d'heure à tremper l'intérieur des chaussures. Je voyagerai humide.

Eglise de Romazy
 
Rien de particulier dans cette étape de courte distance si ce n'est que le soleil prenait l'emprise sur la grisaille avec persistance de nuages. Et puisque la distance était réduite je pris mon temps. Le chemin que j'arpentais était souvent jalonné de hauts talus et des haies serrées si bien que je n'avais guère le loisir d'observer la géographie alentour. Plus loin je m'aperçus que j'avais souvent le nez sur les chaussures et que je me détachais de la contemplation du paysage qui m'entourait. Impression à relativiser bien sûr.
Un point fort cependant.  Je longeait de loin le Couesnon. J'ai assisté à un concert assourdissant de coassements qui parvenait d'une grosse mare. Le volume était impressionnant puisque j'entendis les bestioles plusieurs dizaines de mètres avant d'aborder la mare et que le bruit persista bien après que je m'en fut éloigné.
Le coucou m'a aussi accompagné mais cette fois il ne m'encourageait pas. Une évidence puisque le parcours était sans difficultés.
Je décidai de quitter le GR39 pour entreprendre la variante qui menait à Tremblay. J'estimai qu'il me serait bénéfique d'y faire une halte conséquente car le village me semblait assez important pour y trouver un bar occasion de boire un café. L'idée était bonne. Cependant l'arrivée au village se faisait sur la route principale par une côte interminable.
J'arrivai au centre bourg et m'installai sous le porche de l'église qui était aussi en rénovation. Je n'eus pas le loisir de la visiter

Un banc de pierre incrusté

Je posai mon barda sur de vieilles dalles, mon cul sur un banc de pierre incrusté dans le mur du porche et enlevai pompes et chaussettes : trempées. Je laissai mes ripatons à l'air, les chaussettes et les chaussures itou pour me restaurer. Le repas ingurgité je décidai de remiser les chaussures de rando attachées sur le sac à dos - se sera un peu plus lourd, mais que diable - et d'enfiler des chaussettes sèches et les tennis. Le pied ! Si jamais il y avait une ondée je ferais un échange standard. Ainsi les pieds satisfaits je me dirigeai vers le resto-bar déguster un café et échanger quelques civilités avec l'hôtesse. Le soleil souriait et moi aussi. Je pris mon temps. Dans cet intervalle je contactai la propriétaire de la chambre d'hôtes d'Antrain qui me confirma que je pouvais arriver à l'heure qui me convenait.
Je consultai la carte pour m'enquérir de l'itinéraire à suivre pour rejoindre le GR. J'allais pianissimo. c'était cool. Je savourais c'est quelques kms qui me séparaient de ma halte toute proche en passant près du château de Bonne Fontaine.

Bêêh ! c'était cool

A Antrain, l'accueil fut bon. La chambre n'avait rien de grandiose dans sa toute simplicité mais c'était suffisant. Le minimum était requis ; douche et lit.
D'abord le plus urgent était de faire sécher les godasses en les bourrant de papier journal, et les semelles et les chaussettes suspendues au fil à linge. Le vent et le soleil feraient leur office. Je me douchai. C'est vraiment appréciable  après des heures de marche et chaque fois c'est un moment que je savoure.


Ensuite je fis le tour du bourg... mort, plus un seul café ouvert et ne persiste qu'un seul restaurant un peu en dehors du centre. La survie des villages de campagne s'annonce difficile.
Visite de l'église qui n'a rien d'exceptionnelle si ce ne sont les fonts baptismaux à couvercle ressemblant à un barbecue actuel. Recyclage. 

Fonts baptismaux
 
Puis je fis quelques emplettes à la supérette pour le lendemain et ramenai une Adelscott fraîche que je sirotai sur la terrasse du gîte en résumant ma journée sur le calepin.
Le soir je dînai dans le seul restaurant d'Antrain, "Le Bistrot d'Antrain", pizzeria, crêperie, restauration traditionnelle qui offrait des plats tout à fait corrects et qui attira ce soir là la clientèle locale. 
Demain le temps ne sera pas trop moche. Quelques rares averses sont à prévoir. Ca va surtout dépendre du nombre de gouttes et de leurs tailles. C'est une longue étape que je vais entreprendre jusqu'à Sains à 4,5 kms de Pleines-Fougère. La question est savoir où je pourrai dîner ?

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